Introduction

Si les fouilles archéologiques révèlent l'existence de sculptures divines articulées et animées dans l’Égypte antique, c'est la civilisation grecque antique va être le berceau des premiers véritables automates.

Les récits antiques nous laissent imaginer de multiples sculptures mues par des mécanismes. Déjà, Pline l'Ancien (Histoire naturelle 34, 75) décrit une statue animée de Canachus de Sicyone (VIe s. av. J.-C.) : « un cerf tellement équilibré sur ses pattes, qu'on peut passer un fil de lin par-dessous; les doigts et le talon, mordant alternativement le sol, s'y fixent; et les parties de l'avant et de l'arrière sont tellement endentées, que l'impulsion suffit pour porter le cerf tantôt sur une de ces parties, tantôt sur l'autre.»

La ville égyptienne d'Alexandrie (fondée par Alexandre le Grand en 332-331 av. J.-C.) et la Grèce deviennent les terrains d'expérimentation de scientifiques qui construisent des machines. Alexandrie est un des plus grands centres de civilisation du bassin méditerranéen, tout à la fois commercial et intellectuel. Les ingénieurs et savants connaissent différents domaines technologiques et utilisent les roues dentées et les engrenages, par exemple dans des machines militaires. Les prêtres les sollicitent pour élaborer des artifices et des systèmes techniques qui valorisent leurs temples et y attirer les nombreux voyageurs.

S'il n'est pas certains que tous les automates cités dans les textes antiques aient été fabriqués, leurs principes de conception mettant en œuvre des notions de mécanique, d'hydraulique et de pneumatique sont la preuve d'une réelle avancée technologique.

Certains de ces objets ont été reconstitués d'après les descriptions existant, et sont exposés au Musée des technologies des Grecs de l'Antiquité, situé près d'Olympie. Il présente 300 inventions grecques antiques, de la servante-robot de Philon de Byzance au cinéma d'Héron d'Alexandrie, en passant par l'horloge automatique de Ctésibios et l'ordinateur analogique dit « mécanisme d'Anticythère ».