Ovide (43 av. J.-C.- 17 ap. J.-C.) raconte l'histoire de Pygmalion, roi légendaire de Chypre également doué d'un talent de sculpteur (Les Métamorphoses, Livre X). Mécontent de l'attitude des femmes de l'île de Chypre, Pygmalion ne peut se résoudre à en choisir une pour épouse. Il crée alors une statue d'ivoire d'une beauté parfaite et en tombe amoureux. La déesse Aphrodite finit par céder à ses supplications et donne vie à sa statue, qui se nomme alors Galatée. Il l'épouse en présence de la déesse.

Prométhée ayant donné le feu aux hommes sans l'autorisation de Zeus, ce dernier décide de se venger en créant la toute première femme : Pandore. Tous les Dieux coopèrent pour créer la femme la plus parfaite et belle qu'il soit. Héphaïstos la sculpte dans de l'argile, Athéna lui donne la vie et lui apprend l'habileté manuelle, Aphrodite lui lègue la beauté, Héra la curiosité et la jalousie, Hermès lui enseigne le mensonge et la persuasion et Apollon le talent musical.

« [Zeus] invita le célèbre Héphaïstos à pétrir au plus vite de la glaise et de l'eau, à y mettre une voix humaine (audê) et la force (sthenos) à y joindre un visage divin de déesse, une charmante beauté virginale. Athéna, par la suite, lui apprendrait les travaux du tissage aux couleurs innombrables. »

Hésiode, Les Travaux et les jours (v. 60-64, trad. Ph. Brunet, LGF)

Héphaïstos, dieu forgeron, a conçu des créatures animées inspirées d'animaux ou d'êtres humains :

• deux servantes* en or qui l'assistaient ; elles pouvaient parler et penser (Homère, Iliade 18, 418-419) ;

• six « charmeuses » faites d'or (Pausanias 10, 5, 12, qui cite Pindare) ;

• deux chiens gardiens du palais d'Alkinoos (Homère, Odyssée 7, 91-94) ;

• un chien destiné à Zeus (Pollux, Onomasticon 5, 38; Apollodore, Bibliothèque 2, 4, 7) ;

• des taureaux donnés à Aiètès (Apollodore, Bibliothèque 1, 9, 23) ;

• des chevaux forgés pour le char des Cabires (Nonnos, Dionysiaques 29, 197-201) ;

• un aigle fabriqué pour Zeus (Hygin, Astronomiques 2, 15) ;

• un géant de bronze, Talos, laissé à Minos ou à Europe pour garder l'île de Crète (Apollodore, Bibliothèque 1, 9, 26).

*« [...] des servantes s'empressent sous leur maître, elles sont en or, semblables à de jeunes êtres vivants ; dans leurs phrenes se trouve une pensée réfléchie (noos), ainsi qu'une voix (audê) et qu'une force (sthenos), et des dieux immortels elles ont appris des travaux. Elles s'activent sous leur maître [...]. »

Homère, Iliade 18, 417-421, trad. littérale, J. Wilgaux

• Automates et créatures artificielles d'Héphaïstos : entre science et fiction

Article de la revue Techniques & Culture^[3], qui interroge sur la nature des automates et les relations entre techniques et vivant dans les mythes grecs.

Télécharger le .pdf : Automates et créatures artificielles d'Héphaïstos : entre science et fiction [pdf]