1730-1830 Automates androïdes

1730 Le Flûteur et Le joueur de Gaboulet et tambourin de Vaucanson

Vaucanson (1709-1782) a étudié la musique, la mécanique et l'anatomie, et fréquente le chirurgien Claude-Nicolas Le Cat (1700-1768) auprès duquel il acquiert des connaissances anatomiques.

Il réalise vers 1737 un joueur de flûte traversière (disparu au début du XIXe siècle), ainsi qu'un Joueur de galoubet et de tambourin. Ses automates jouent réellement de la musique : elle n'est pas produite par un système indépendant de l'automate, comme dans les « Têtes parlantes » (automates des années 1850).

Vaucanson a rédigé une notice présentant les systèmes techniques utilisés.

Des automates androïdes musiciens, jouant de divers instruments, seront construits par la suite par d'autres automatiers.

Illustration extraite de Histoire des jouets, Paris, Hachette, 1902

Image dans le domaine public

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1760 L'automate écrivain de Friedrich von Knauss

Friedrich von Knauss (1724-1789), machiniste à la cour de Vienne, réalise, outre quatre « Têtes parlantes », plusieurs automates androïdes écrivains. Le plus célèbre écrit dans plusieurs langues, et trempe sa plume dans un encrier. Le mécanisme est dissimulé dans un globe sous l'écrivain.

Description et gravure en ligne sur le site History of computers ; article en anglais.

1770-1774 Les trois automates Jaquet-Droz

Pierre Jaquet-Droz, horloger et mécanicien suisse, fabrique des pendules avec des mouvements très sophistiqués. Il conçoit avec Henri-Louis, son fils, et Jean-Frédéric Leschot, son fils adoptif, trois automates androïdes.

Ces automates réalistes sont présentés avec succès dans les cours européennes. S’ils ont nécessité des recherches pour reproduire artificiellement la vie et le mouvement humain, ils ont aussi pour but de valoriser le travail d'horlogerie et les recherches mécaniques des Jaquet-Droz.

1770 : l'Écrivain peut écrire n'importe quelle phrase, programmée à l'avance, dans la limite de 40 caractères.

1774 : le Dessinateur va jusqu'à souffler sur la poussière de crayon qui se dépose sur la feuille.

1774 : la Musicienne peut jouer5 musiques différentes au clavecin, et accompagne son jeu de mouvements de tête. Le rythme de «sa respiration» est perceptible.

Description plus détaillée des trois automates en ligne, sur le site du Musée d'art et d'histoire de Neuchâtel.

1800 : les automates de Maillardet (1745-1830)

Henri Maillardet, mécanicien-horloger suisse, a travaillé auprès des Jaquet-Droz. Installé à Londres, il crée tout d'abord des automates-androïdes représentant des devins et magiciens.

En 1800, il conçoit un automate androïde capable de dessiner (navire, temple chinois) et d'écrire des textes en anglais ou français.

En 1928, l'institut Franklin reçut cet automate en pièces détachées sans mention de son origine. Une fois restauré, l'automate écrivit un poème avec le sous-titre "Écrit par l'automate de Maillardet".

Cette anecdote a inspiré l'écrivain Brian Selznick pour l'écriture du roman L'invention de Hugo Cabret, en 2008. Ce récit a donné lieu à la réalisation du film Hugo Cabret (Martin Scorcese, 2011).

Automate de Henri Maillardet

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Henri Maillardet automaton, London, England, c. 1810 - Franklin InstituteInformations[1]

Exhibit in the Franklin Institute, Philadelphia, Pennsylvania, USA.

Ressources associées

  • The Franklin institute, Philadelphie

    Histoire de l'automate sur le site éducatif du Franklin institute, en anglais : Maillardet's Automaton

  • Lost art of Automatons alive again, CBS News,2012

Ce documentaire de CBS News, en anglais, est consultable en ligne sur YouTube.

  • Dei ex Machinis, p. 795-821

Vie et œuvre des frères Maillardet.

Dans son ouvrage Dei ex Machinis, Jean-Arcady Meyer retrace les vies et les œuvres des concepteurs et fabricants d'automates et proto-robots dont l'Histoire a conservé la mémoire, ainsi que les « ressorts savants » animant ces machines. Il comprend près de 1000 pages et 400 figures, et couvre une période allant des légendes anciennes jusqu'aux débuts de l'Intelligence Artificielle.