Un livre d'artiste n'est ni un livre de peintre, ni un livre illustré.
Ce genre nouveau est apparu dans les années 60 et 70, et est lié aux mouvements artistiques tels que l'art conceptuel (l'idée prime sur la réalisation) ou l'art minimal (abstraction et géométrisation).
Les livres de Lavater ont la forme de livres accordéon (livres frise, leporello) de 4 à 5 mètres de long.
La bande se replie en accordéon pour former des doubles pages.
« L'écriture en pictogrammes peut être interprétée par le spectateur selon son propre point de vue.»
L'imagerie est un support de narration qui permet au lecteur de construire l'histoire, et de l'interpréter (appropriation et transmission orale).
Il devient un conteur lui-même dans la tradition des contes oraux.
Chaque personnage, chaque élément de décor est représenté par un signe selon un code annoncé en préambule.
Les formes symboles remplacent le texte.
En dépliant le livre, on découvre une représentation temporelle et spatiale de l'histoire.
Elle se déroule d'une manière très cinématographique, avec des effets de zooms grossissant ou diminuant au fil de l'action. Chaque grossissement sur des lieux correspond à un ralentissement temporel.
La perspective du lecteur sur la scène est toujours celle d'une vue aérienne. Extérieur, il voit l'histoire « d'en haut ».
Les personnages de Lavater évoluent dans quatre types d'aires : la forêt, la montagne, la maison (simple demeure ou château) et le terrain nu.
Ce terrain nu est le support de toute l'action. Il ne possède aucun figuré particulier car il n'a aucune fonction dans le récit.
La montagne, la maison, la forêt peuvent être tour à tour des adjuvants ou des opposants.
Certaines de ces aires deviennent des lieux, comme par exemple la maison des sept nains dans Blanche-Neige.
La grande majorité des autres lieux se trouvent à l'intérieur de l'espace domestique. Il s'agit de meubles (lit, chaises, miroir ou de parties de la maison (marches) qui aident à la compréhension du récit au moment où l'auteur a décidé de faire un zoom.